Monday, October 02, 2006

Merde

Pas facile écrire un blogue… En fait, j’ai même beaucoup moins de trucs à raconter depuis que je partage mes trucs. Mes idées, mes envies, mes pulsions, mes peines, mes joies se cognent et remuent dans ma tête juste au moment de sortir la plume, le tout devient incohérent à divulguer et je m’arrache les méninges à filtrer le platonique qui me vient immédiatement à l’esprit. Nous sommes platoniques; je ne vous connais pas. Du moins, j’espère que je ne vous connais pas tous! Est-ce le blogue ou une sournoise métamorphose qui me transforme doucement depuis quelques mois? J’aurais tendance à dire le blogue. Mais je serais malhonnête… G du vers au papillon? Ou G de l’eau à la vapeur? Ou G du feu à la cendre? Qu’est-ce qui m’arrive?

En effet, depuis le printemps déjà, ma transformation s’est entamée. J’ai d’abord été malade. Deux journées clouées au lit chez ma tendre maman. C’est ce qui me reste de la relation parent-enfant avec ma mère; d’appeler en sanglotant et répondre en chignant à sa question ‘Alors tu vas bien? -‘Nooonnn, je suis maalaaade maman, hic!’ Et de débarquer pour profiter du traitement préférentiel de la fille super autonome qui est au bout du rouleau. Se permettre de lire les livres ésotériques de maman, manger de la souper et du pâté chinois, nourrir les lapins et flatter le chien. Le ressourcement total. Durant ces deux jours, je me suis auto-questionnée : ‘G, tu en es ou avec l’amour?’ Le timing était bon puisque je fêtais un an de célibat bien assumé, un an à me foutre éperdument des gens, à ne pas me poser de questions, un an à me jurer que je serai seule toute ma vie, un an à vivre ma vie. Un an aussi à devoir confronter mes actes, assumer mes gestes et éprouver des gens. Je savais que ma vision devenait éphémère. J’en ai conclu que je serais enfin prête à m’investir mais dans un amour plus grand que chum-blonde. Un amour basé sur le respect, qui permet de partager notre vie ensemble et non de s’approprier la vie de l’autre, qui puise sa puissance dans l’authenticité et l’amitié. J’étais prête à avoir un complice, quelqu’un que j’aime du fond de mes tripes, qui me fait vibrer…

J’en suis encore là. Depuis des mois, je descends mes propres barrières. Je défais les limites que je me suis moi-même imposée par survie ou par lâcheté. La lâcheté est relative mais ne pas vouloir m’investir en sonnant l’échec à l’avance c’est lâche. Et c’est aussi ce sur quoi je conditionne ma vie depuis plus d’un an. D’un autre côté, je n’ai jamais de déceptions puisque tous mes deuils sont faits avant même la fin. Jamais de peine. Et soudain, je tente de tâter le terrain du couple potentiel comme on tâte du doigt un bébé pour la première fois à cinq ans. Et j’ai la frousse. Je me sens vulnérable, faible et idiote. Parce que pour être honnête, toutes mes histoires de ‘terrain connu’ sont une création imaginée par mes méninges les plus sournoises. Ces petites méninges auto-protectrices qui bloquent tout, créent l’illusion du bien-être, me chuchotent à l’oreille que je suis sur la bonne voie, me donnent des haut-le-cœur quand un couple se partage une crème glacée sous mes yeux. Des méninges qui ont eu mal, qui se protègent… et un cœur qui a eu mal mais qui fait son deuil et prend espoir.

De là, j’entame soit un auto-conditionnement à être seule, renforcir toutes ces barrières et peut-être un jour quelqu’un bâtira un espoir plus haut que ces barrières ou je défais ces limites et me crée parfois des attentes faces aux autres. Moins lâche mais plus dangereux. Quoique lesn attentes sont dans ma vie synonyme de déceptions. Je n’ai pas encore fait mon choix. Je sais que ma petite auto-protection conditionnée travaille fort de son côté pour me garder en liberté. Mon cœur, lui, est beaucoup plus discret; il ne se manifeste que dans quelques espoirs, mis à rebus en quelques minutes seulement lorsqu’un échec se pointe. Une véritable guerre de sens, d’amitiés et d’amour. Phéromones et dopamines contre oxytocines et endorphines. Et moi, qui créa, il y a un an ces mini-terroristes à force de les éprouver.

Bien joué G.

2 comments:

Anonymous said...

mais moi je t'aime! - Amélie

G said...

C'est bien gentil tout ça ma belle mais il te manque un six pouces d'amour pour me combler... -G